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  • L'existence de Dieu

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    Vivre en accord avec ses idées…

    Le thème de cette lettre m'est venu d'une réflexion du philosophe André Comte Sponville qui raconte une histoire juive.

    Deux Rabins discutent jusque tard dans la nuit de l'existence ou non de Dieu. Ils arrivent à la conclusion que Dieu n'existe pas et vont se coucher. Le lendemain matin, l'un des deux se lève et se rend compte que son compagnon n'est plus là. Il le cherche et le trouve dans le jardin en train de faire ses prières rituelles du matin. 
    Il lui dit : "Mais que fais-tu ?" 
    —"Tu le vois bien, je fais mes prière du matin." 
    —"Mais pourquoi fais-tu tes prières rituelles puisque nous avons conclu que Dieu n'existe pas ?!…" 
    — Et l'autre de lui répondre : "Mais qu'est-ce que Dieu vient faire là dedans !"

    Et André Comte Sponville de s'appuyer sur cette histoire pour défendre l'idée que nous n'avons pas à régler nos comportements en fonction d'une question pour lui indécidable : Dieu existe-t-il ou pas ?… Or, pour moi, la question est tranchée : Dieu existe.

    Mais sans prendre ce point de vue, je suis bien persuadé que notre comportement, inconsciemment se règle sur notre intime conviction de l'existence de Dieu. Vers mes 18 ans, j'ai un jour pris l'option que Dieu n'existe pas. J'ai alors vécu, en fonction de cette croyance, quelques jours de débordements hors la loi, puisque Dieu n'existais pas. Je dis "quelques jours", car effectivement, après ces quelques "jours de folies", complètement crevé, je me suis rendu à l'évidence que les lois étaient utiles et permettaient tout au moins de vivre à peu près sainement. Et là, je rejoins effectivement André Comte Sponville lorsqu'il se dit vivre en fidélité à la tradition judéo-chrétienne…

    Mais je trouve cette attitude incomplètement satisfaisante. Je m'impose des règles de vie alors que ma vie n'a pas forcément un sens, alors que la vie n'a pas forcément de sens. Je ne dis pas qu'il faut pour autant en conclure que Dieu existe, non. Mais je dis que les règles de vie ne sont pas suffisantes. Et c'est là que je dis que, inconsciemment, nous avons déjà l'intuition que Dieu existe. Si nous acceptons de nous plier à des règles, c'est que quelque part nous avons cet espoir qu'il doit y avoir un sens, même si, à cet instant, il nous échappe. Or, si l'ordre du monde se dirige vers un aboutissement, vers une finalité, ce ne peut être l'œuvre que d'un "Créateur", en un mot, de "Dieu". Cela ne prouve pas qu'il existe, mais cela m'a poussé à approfondir ma question : pourquoi la vie ?…

    Au risque peut-être de le choquer, je dis que André Comte Sponville est croyant. Il refuse l'idée de Dieu (et encore je pense que c'est plutôt l'idée fausse qu'il a reçue de son éducation), mais il se comporte comme si la vie avait un sens, donc un Créateur. Il a l'intuition de Dieu, mais il ne l'accepte pas. Libre à lui ! Moi, je sais que Dieu existe… Et c'est alors d'autant plus facile de vivre en accord avec ses idées…